L’équateur, entre pacifique et Amazonie, d’un hémisphère à l’autre !

Après un « jump » en bus dans la partie Nord du Pérou, nous arrivons en Equateur par la côte. Pas de guide du pays, nous le traverserons au flair et surtout en écoutant les conseils des gens. Les premières centaines de kilomètres se font au milieu d’immenses champs de bananes. La prochaine fois que vous en mangez une, regardez l’étiquette, il y a de bonne chance que vous y trouviez « Equateur », et qu’on soit passé à coté, de votre banane !

En mangeant un midi, nous discutons avec un homme qui nous conseille d’aller prendre un bateau dans la ville de Machala pour voir des belles plages. L’après-midi même, nous mettons nos vélos dans une barque, direction l’île de Jambeli.

Mangroves de Jambeli

Nous faisons le tour des mangroves et débarquons sur une plage paradisiaque et déserte. Nous profitons de la tiédeur de l’eau pour nous baigner une heure durant…

Nous dormons à la belle étoile sur la plage, après avoir dégusté une noix de coco fraîchement cueillie. Nous nous réveillons en pleine nuit car la marée est sur le point d’atteindre nos pieds !

De retour sur le continent, lassés des bananiers et de la route ultra-fréquentée, nous décidons de partir vers l’est en direction des montagnes. Il nous faudra deux jours de durs efforts et 3800m de dénivelé positif  pour franchir le col qui nous sépare de la ville de Riobamba.

Les reliefs de la cordillère équatorienne…

Depuis cette ville, nous pouvons voir le Chimborazo, volcan le plus haut du pays (6310m). Du fait de sa proximité de l’Equateur (la ligne) et de l’imparfaite rondeur de notre planète, le sommet de ce volcan est aussi le point le plus éloigné du centre de la terre. Après renseignements dans les agences de tourisme de la ville, nous décidons de tenter son ascension.

Vue lointaine du Chimborazo

Nous rejoignons le lendemain le refuge d’altitude à 5000 m d’où nous partirons. Notre expédition est composée de deux guides, Telmo et Fabian, ainsi que Tobbias, un jeune agriculteur suisse qui a laissé pour 3 mois ses vaches à ses parents. Nous passons donc l’après-midi à boire des thés de coca et à discuter en espagnol avec Tobbias qui a un accent…comment dire…bien suisse !

Martin et Tobias, prêt pour l’ascension

Nous allons nous coucher à 18h30, alors qu’il fait encore jour, pour se réveiller à 22h30 ! Simon à Martin : « t’as bien dormi ? » « Pas une seconde et toi ? » « Pas plus, ça s’annonce bien… ! »

Après un copieux petit déjeuner pris à l’heure ou nous prenons d’habitude le repas du soir, commence la grimpette. Il faut chausser les crampons et progresser encordés dès 5500m. Nous formons une cordée avec Telmo. La progression est rendue bien difficile à cause des pénitents. Nous nous souvenons des conseils de Fino à l’Ancohuma pour marcher avec des crampons.

3h du matin, au milieu des pénitents…

Passés 6000m, c’est les conseils d’Orel qui nous reviennent en tête : « au dessus de 6000m, tout se fait au mental ». On serre donc les dents car entre la fatigue, le mal d’altitude, le froid et le fait qu’il faut enjamber d’immenses pénitents, nous sommes nazes…

Nous finirons tout de même par arriver au premier sommet à 6h du matin. A 6270 m, le lever du soleil est magnifique. Nous dominons le Cotopaxi, l’autre volcan majeur du pays, et toute la plaine côtière.

Lever de soleil à 6270m…

Nous sommes d’abord déçus quand Telmo nous annonce que nous ne pourrons pas atteindre le véritable sommet, seulement 40 m plus haut, mais séparé par une heure de marche. Quand nous voyons le chemin qui y mène, non tracé et au milieu des pénitents, nous acquiesçons : nous n’aurions de toute façon pas eu la force de l’atteindre. Et de toute façon, nous sommes à ce moment même les hommes sur terre les plus éloignés de son centre !

Nous effectuons la descente à la lumière du jour, mais « au radar complet »: nous sommes cuits et archis cuits.

Les fameux pénitents.

Pas le temps pour autant d’enfiler les perles : nous avons rendez-vous avec Tim et Nath, des potes de prépa aussi en voyage dans le coin. Après 2h de sieste, nous allons donc fêter notre sommet avec eux qui reviennent du Cotopaxi…

Le lendemain, une fois les adieux faits, nous reprenons la route. Pour éviter la Panaméricaine empruntée par de nombreux camions, nous décidons de continuer vers l’Est en direction de l’Amazonie.

Nous ne serons pas déçus : la route est superbe, elle serpente entre cascades et ruisseaux, au bord de l’immense forêt amazonienne. Et en plus, on y trouve des thermes où se baigner !

Route entre Banos et Tena

Nous roulons ainsi 5 jours en longeant la jungle, essayant d’éviter les pluies diluviennes qui tombent souvent en fin de journée.

Vers l’Amazonie…

Puis, il est temps de remonter vers les montagnes pour rejoindre Quito. De nouveau, nous remontons 4000m sur des pentes extrêmement fortes : pas de chichi, ni de lacet en Equateur, la route est souvent tracée « pleine pente » !

Les quelques jours passés à Quito nous permettent de découvrir une superbe ville coloniale.

Nous quittons la capitale par une superbe piste cyclable construite sur une ancienne voie de chemin de fer. Et tout d’un coup, nos vélos basculent ! Alors que nous sommes depuis 8 mois dans l’hémisphère sud, nous venons de passer de l’autre coté : l’Equateur est franchi !

Martin, un pied dans chaque hemisphère

La petite photo qui va bien, et hop nous franchissons encore quelques cols, nous nous baladons dans un immense marché d’artisanat, nous traversons une réserve naturelle des plus sauvages, nous nous faisons inviter à un pique-nique familial, nous rencontrons des communautés afro-équatoriennes, nous visitons un cimetière décoré de sculptures en cyprès de toutes les formes, puis… ouf, nous voilà dans un autre pays… !

Un enfant à vendre au marché d’Otavalo?

Vous l’aurez compris, en plus de plein de gens très accueillants, l’Equateur est un pays avec une immense diversité sur un tout petit territoire ! Nous ne nous attendions à rien de spécial avant d’y entrer, nous avons été bluffés par ce pays magique ! Alors si un jour vous en avez l’occasion, n’hésitez pas, foncez-y !

3 réflexions sur “L’équateur, entre pacifique et Amazonie, d’un hémisphère à l’autre !

Laisser un commentaire